Charly Couture fête ses 20 ans d’existence
Installé à Chantraine, au coeur des Vosges, et à 5 minutes d’Epinal, l’atelier de Confection Charly Couture dirigé par Alexandra FAIVRE fête cette année ses 20 ans d’existence. L’occasion de faire le point sur cette entreprise, qui, malgré les crises et les coups durs, a su perdurer et évoluer.
« Charly Couture c’est avant tout une petite famille »
C’est prudemment et patiemment qu’Alexandra FAIVRE dirige depuis 20 ans son atelier de confection. « Charly Couture, c’est une aventure qui a débuté peu après ma fin d’études, juste après un passage dans l’automobile qui m’a fait prendre conscience de mon appétence pour les défis et les responsabilités » nous confie la dirigeante. Mais c’est surtout une histoire humaine. Ici, les 14 couturières ne manquent jamais un anniversaire, elles ont des attentions particulières pour que l’atmosphère soit toujours sereine et agréable : un bouquet du jardin par-ci, des croissants par-là.
C’est donc tout naturellement qu’Alexandra FAIVRE a proposé, pour fêter les 20 ans de l’atelier, d’emmener ses collaboratrices à Kirrwiller au Royal Palace. « Parce que la réussite de l’entreprise, je la dois aux savoir-faire de mes collaboratrices ». La conjoncture reste difficile, et la part des salaires pèse lourd sur la compétitivité de l’entreprise qui doit calculer ses tarifs au centime prêt ! Mais pour « marquer le coup », la dirigeante a souhaité organiser une soirée hors du commun. « Je voulais quelque chose de féerique, et en même temps de convivial, pour rester dans l’esprit de famille qui anime l’atelier » explique Alexandra FAIVRE. Elle a donc, avec son mari, affrété un mini-bus et emmené toute l’équipe au Cabaret alsacien pour dîner et assister au spectacle de Music Hall.
« Pour notre atelier, l’avenir ce sont les jeunes créateurs »
Charly Couture exerce son activité autour du textile d’ameublement, en particulier le linge de lit haut de gamme. L’activité a été maintenue grâce à la création, par son mari, d’un atelier de confection, en Tunisie, pour les moyennes séries. « Sans cet atelier Tunisien, l’atelier vosgien aurait fermé depuis longtemps. Il y a des tarifs que je ne peux pas pratiquer avec les salaires français. L’atelier vosgien assure les petites séries, les réassortiments aux délais très courts, le sur-mesure, les produits spéciaux et de haute qualité. C’est là-dessus que Charly Couture peut proposer des prix justes » explique la dirigeante. « Ce n’est pas une mince affaire d’avoir subsisté jusqu’à aujourd’hui. » insiste-t-elle.
Elle ajoute qu’il y a de l’avenir pour les petits ateliers de confection comme le sien avec les jeunes créateurs qui proposent du 100% made in France. Ces personnes osent proposer de petites collections, à une clientèle très ciblée dont les préoccupations éthiques et de qualité sont au cœur de leurs achats. Pour eux, le prix n’est pas le critère premier, c’est la qualité, l’éthique et la transparence qui priment. Alors quotidiennement, elle s’appuie sur les savoir-faire de ses collaboratrices pour développer les prototypes, pour travailler de nouvelles matières telles que la fausse fourrure ou le cuir.
« La couture est un métier « Passion », il faut parvenir à transmettre la fierté de détenir ces savoir-faire là »
La moyenne d’âge dans l’entreprise tourne autour de 45 ans, alors Alexandra Faivre pense à préparer la relève. « Nous sommes en train de perdre nos savoir-faire en confection » alerte-t-elle. Les jeunes n’ont plus envie de travailler derrière une machine, ils se rêvent tous stylistes. Pourtant il y a quelque chose de noble à voir naître sous ses doigts des vêtements, des parures de lit ou des sacs à main ! Il faut redonner à nos jeunes, la fierté du travail manuel ! ajoute-t-elle.
L’entreprise en confection est loin d’être la seule à faire ce constat, les fabricants vosgiens Garnier-Thiebaut et Febvay dressent le même constat et recherchent activement des opératrices en confection.