Documentaire « Du fil à retordre » ou les effets de la mondialisation sur les hommes et les territoires
En racontant le combat quotidien de l’usine textile Bleuforêt pour survivre dans “Du fil à retordre”, la réalisatrice Anne Gintzburger poursuit son travail sensible et engagé. Un documentaire diffusé ce jeudi 15 novembre sur France 3. qui permet à la réalisatrice de continuer d’explorer ses terrains de prédilection : les terres industrielles et la damnation au low-cost.
A travers sa filmographie, la réalisatrice veut raconter la marche du monde, comment l’’Etat et les multinationales ont sciemment sacrifié des pans entiers de l’industrie en France, pour faire travailler en Asie des femmes dans ce qui est ni plus ni moins de l’esclavage moderne. Tandis qu’ici, en France, quelques ouvriers et leurs patrons résistent encore avec courage.
Extraits de l’interview accordée à Marie-Hélène SOENEN de Télérama :
« A Vagney dans les Vosges, je me suis penchée sur le fabricant de chaussettes vosgien Bleuforêt, qui a fait le pari de maintenir une production 100% française. Dans ce documentaire, je raconte le quotidien de l’atelier, soumis cette année à un enjeu inédit : le lancement d’une collection de collants haut de gamme pour pallier la baisse des ventes de chaussettes. Je donne aussi à voir toute la symbolique de cette usine textile résistant à la mondialisation. »
Tous ces gens, que l’on n’entend pratiquement jamais, sont les héros et les hérauts d’une existence industrielle
La réalisatrice raconte dans ce documentaire à quel point le travail structure et permet d’être debout. A la fin du film, quand elle annonce qu’“ils ont sauvé le travail”, c’est à la fois au sens propre du terme, car, grâce à eux, l’usine ne ferme pas, mais aussi parce qu’ils continuent de faire vivre les valeurs qui y sont liées : la solidarité, le vivre-ensemble, la fierté.