L’ennoblissement dans les Vosges, la combinaison gagnante
C’est grâce à eux que la réputation du Linge des Vosges est née. Grâce à leur capacité à fabriquer de linge « plus Blanc que Blanc« .
Depuis, ils ont transformé un savoir-faire rural et artisanal en un savoir-faire industriel qui fait appel à des compétences en chimie et en ingénierie textile.
Ce sont les ennoblisseurs.
Du blanchiment sur pré aux techniques nouvelles d’ennoblissement
Au 18° siècle, le blanchiment des toiles de coton (mais pas que) se faisait sur les prés. Grâce à un savant mélange de cendres de bois et d’eau pure et acide tirée des rigoles, les blanchisseurs ont mis au point une formule permettant d’obtenir ce fameux « Blanc des Vosges ».
Depuis lors, les évolutions technologiques (hydroélectricité, taylorisation…) ont permis de faire évoluer le blanchiment sur pré vers des techniques mécaniques industrielles et des traitements chimiques plus complexes.
Le maillon indispensable de la filière textile vosgienne
Tous les jours, nous utilisons des textiles qui ont été traités dans les usines d’ennoblissement… pour modifier leur aspect esthétique ou pour en améliorer les propriétés intrinsèques.
Quels que soient les domaines d’application : santé, sport, protection au travail, confort, agriculture, construction, routes ou encore mode, maroquinerie, luxe… les entreprises vosgiennes maîtrisent les procédés qui confèrent des « supers pouvoirs » aux tissus ; pour qu’ils deviennent irrétrécissables, infroissables, anti-tache, anti-acarien, ignifuges, hydrophobes, hautement visible, barrière contre le feu…
Entre le tissage et la confection, cette étape de production est devenue le centre névralgique du textile, celle où le tissu prend tout son sens, celle où toute innovation est possible, celle qu’il faut absolument préserver en France, au risque que toute la filière ne disparaisse.
Un métier à la croisée de tous les chemins
Les ennoblisseurs jonglent avec plusieurs métiers : le textile traditionnel, la chimie et la technologie de précision. Pour parvenir à réaliser ce grand écart, ils travaillent en synergie avec les universités, les laboratoires indépendants, les pôles technologiques et développent des textiles à forte valeur ajoutée.
C’est d’ailleurs au cœur de ces usines qu’ont été mises au point les dernières innovations en matière de textile : traitements anti-odeur, micro-encapsulation, protection thermique, smart textiles…
Un secteur exemplaire en matière d’environnement
Mais l’exercice de ce type d’activité peut parfois être polluant, c’est pourquoi on préfère la voir loin de chez nous. Il faut pourtant savoir que les normes environnementales en matière de rejets aqueux et d’environnement sont extrêmement drastiques en Europe, et parmi les plus sévères en France.
Eric BOEL, Président de l’Union des Industries Textiles de Rhône-Alpes, s’évertue à expliquer qu’en France : « nous produisons les textiles les plus propres de la Planète, et personne ne le sait !« .
Il a raison sur 2 points : au prix de lourds investissements, les industriels textiles français améliorent inlassablement leurs process de production pour respecter ces contraintes environnementales européennes, ils sont contrôlés tous les mois par la DREAL et sont soumis à des autorisations d’exploitation extrêmement surveillées.
Et puis sur le plan de la santé. En France et en Europe, les ennoblisseurs n’utilisent plus de colorants azoïques, plus de produits chimiques contenant des phtalates ou autres perturbateurs endocriniens… Les textiles ennoblis en France sont les + inoffensifs au monde.